Jamais entendu parler de Stromae ? C’est mission impossible si vous résidez dans un pays francophone. Avec son album Racine Carrée, Stromae a comme qui dirait « cassé la baraque » en 2013. Quiconque prétendrait qu’il existe une recette magique pour orchestrer un succès d’une telle envergure serait un bonimenteur, cependant, il est toujours intéressant de pouvoir s’inspirer de certaines pratiques.

Heu…Minute papillon, je parle bien d’inspiration et non de copier/coller. Ah non, ce n’est pas la même chose du tout. Par exemple, lorsque Paul Anka s’inspire de la chanson française « comme d’habitude », il conserve la musique, et change totalement les paroles. La fin d’un amour devient un hymne à l’indépendance « My way » porté Franck Sinatra alias The voice un personnage capable de l’endosser à tous les sens du terme.

Revenons à Stromae. Oui mais pas encore à celui de 2013. 

Je remonte un peu dans le temps à la première fois que j’ai vu et entendu Stromae. Je me souviens que c’était dans un Taratata de Nagui. Vous dire quand précisément, j’ai suis incapable, en revanche je me souviens de mes impressions. A l’époque, nous organisions des « débuts de soirées » Taratata pour nous mettre en train en « soupant » en musique avant d’aller vraiment guincher dans les rues parisiennes. Donc notre grand plaisir était d’entendre des chanteurs en live interpréter des duos improbables. Je reconnais qu’à première vue, cet échalas aux platines nous a fait l’impression d’une apparition surréaliste. Et par je ne sais quel miracle, un quart d’heure plus tard, mes amis et moi étions comme le public du studio débout à scander « alors on danse ». Et nous avons continué tout l’été !

Nous voilà enfin en 2013 !

S’il y’a matière à s’inspirer de « la méthode » Stromae, ce sont les 2 points suivants qui pour moi constitue les plus belles leçons !

1° Leçon : maestro du savoir faire

Après le carton de l’été, Stromae aurait pu surfé sur cette vague, répondre à toutes les propositions des uns et des autres pour reproduire à l’infini « alors on danse 2 », alors on danse le retour et pourquoi pas alors on danse la revanche du retour ? SouRIRES ! Au lieu de cela, le garçon qui avait déjà fait preuve de patience pour enregistrer son premier titre a tiré parti de l’expérience, enregistré les codes qui lui manquaient et s’est remis au travail sur l’essentiel. Peaufiner la musique, les textes, pour partager au mieux ce qui l’a poussé un jour à vouloir tenir un micro pour que voyage ce qui n’appartenait qu’à lui : la solitude, la tendresse, la colère, le bonheur….

2° Leçon : maestro du faire savoir

Stromae est un garçon de son temps oui, mais pas de ceux qui s’imaginent que le monde à commencé l’année de leur naissance et qui (comble d’ironie) s’enorgueillissent avec morgue. Oups ! Tel un homme orchestre des années 2.0 conscient de l’importance des médias classiques, Stromae a pratiqué la méthode globale : sur tous les réseaux et en même temps . Impossible d’y échapper. C’est formidable de voir à l’œuvre ce mélange subtil de push and pull (je vous renvoie à cet article, si vous êtes perdus) soutenu par ailleurs par une personnalité unique, impossible de confondre son physique, sa voix ou son style avec un quelconque congénère du moment.

Enfin, j’ai beaucoup entendu évoqué Jacques Brel pour parler de Stromae, pour ma part la tornade de l’album « racine carrée » ainsi que Stromae lui même m’ont plutôt fait penser (dans une bien moindre mesure) à  Michael Jackson et l’album Thriller. Évidemment, il ne s’agit pas de les comparer, ou de leur trouver une quelconque parenté musicale. C’est autre chose. Certainement, ce côté OVNI en comparaison de ce qui se passe à l’heure actuelle, et puis, la créativité tant dans les morceaux que dans les clips, sans parler de ce physique « à part », longiligne, un brin androgyne.

Avez-vous succombé à la tornade du Maestro ou êtes vous passés à côté de Stromae ?